OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Vendredi c’est Graphism ! http://owni.fr/2012/06/29/vendredi-cest-graphism-lego-typo/ http://owni.fr/2012/06/29/vendredi-cest-graphism-lego-typo/#comments Fri, 29 Jun 2012 09:11:18 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=114807

Bonjour bonjour :)

Comme le soleil n’est toujours pas au rendez-vous, je vous propose un bol d’air graphique, une promenade champêtre dans les arts visuels et interactifs avec ce nouvel épisode de Vendredi c’est Graphism ! Au programme de notre sortie, nous irons faire un petit tour par delà les Lego en ligne, avec un petit garçon fou, le tout sur des maisons volantes ! On sortira également des sentiers battus avec un clip de papier, une typo chromée, et une machine de Turing assez spéciale. Enfin, notre WTF sera dédié à tous ces gens qui prennent des vidéos… à la verticale !

C’est donc bien vendredi et c’est donc bien.. Graphism !

Geoffrey

On commence notre chronique graphique avec un intéressant partenariat entre Google (Chrome) et LEGO (Australie). Avec les dernières technologies Web installées dans Google Chrome, vous allez pouvoir afficher du design 3D directement dans votre navigateur. Ok, mais pourquoi ?

Et bien, pour vous montrer combien cela peut être « fun » (ou « cool » – voire « amazing » pour nos amis de la Silicon Valley - ), Google et Lego ont créé le plus grand LEGO du monde ! Et oui… une co-construction réalisée par tous les internautes, directement depuis leur navigateur. Il vous suffit de construire quelque chose et de le publier sur la carte Google Map… tout simplement.

leoglong Quand Google travaille avec Lego, cela donne le plus grand Lego du monde !

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Voici le film de Dan MacKenzie, présentant un jeune scientifique fou qui tente de créer un “monstre de compagnie” puisé depuis un monde parallèle d’un laboratoire imaginaire… qui s’avère être en réalité, la chambre d’un petit garçon. Créée en 6 mois dans sa chambre d’étudiant, cette petite animation est drôle, touchante et extrêmement bien réalisée d’un point de vue technique. Allez, n’ayez pas peur ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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On continue notre découverte, avec avec les maisons volantes de Laurent Chehere ! Ce photographe passionné a réalisé une série aérienne intitulée « Flying Houses ». Inspiré par ses voyages, Laurent a créé un imaginaire à cheval entre l’architecture, l’onirisme et la narration. Une métaphore dans laquelle se surprend à observer des maisons en apparence « banales » mais en réalité intrigantes, déracinées et voyageuses.

houses Vole petite maison, vole !

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Personne ne pouvait le rater avec ses 39 000 vues, et pourtant, ce petit clip est ressorti sur le web cette semaine. Le réalisateur Louis Tardivier a conçu le clip “Square” pour le morceau éponyme de Matt Mendez. Réalisé en papier découpé, plié, et coloré, nous sommes plongés dans un univers futuriste et parfois enfantin. L’animation n’est pas en reste, elle utilise le stop motion et un décor entièrement réalisé par le surprenant Alexis Facca connu également sous le petit nom de Paper Donut. Le tout donne une vidéo originale, légère avec des clins d’oeil à Wall-e ou encore Futurama.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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On continue notre revue de la semaine avec un petit passage typographique ! En effet, les typos peuvent souvent nous aider à être inspirés, donnant une première approche graphique à nos travaux, à nos créations visuelles. Mais hélas, il va être vraiment difficile de trouver des polices de bonne qualité.  Voici donc “Chrome”, un nouveau caractère (pour l’instant en version “light”). Cette typo sans serif est disponible en deux variantes: le “Chrome” et “Chrome Black”. Avec un jeu complet de lettres, de chiffres et autres signes de ponctuation, son téléchargement est gratuit et peut être utilisé pour tout type de design graphique – impression, web, packaging, etc.

Parfait pour vos titrage, le Chrome aura également un impact assez fort dans les petites tailles.

source | télécharger : ChromeChrome Black

Cette semaine, c’était un peu la semaine Lego car en l’honneur du centenaire du célèbre Alan Turing, Jeroen van den Bos et Davy Landman du Wiskunde Centrum & Informatica à Amsterdam ont créé une machine de Turing… en Lego !

“Une machine de Turing est un modèle abstrait du fonctionnement des appareils mécaniques de calcul, tel un ordinateur et sa mémoire, créé par Alan Turing en vue de donner une définition précise au concept d’algorithme ou « procédure mécanique ».” [wikipedia]

Inspirée et inspirante, cette machine de Turing en Lego utilise une technique basée sur une interprétation classique de la mémoire de l’ordinateur : l’interrupteur. En outre, il utilise un capteur de lumière pour déterminer la valeur d’un interrupteur : si le commutateur est activé, le capteur verra la couleur noire. À l’inverse, si elle est désactivée, le capteur verra la couleur blanche. À partir de cela se dessine un langage binaire propre à la machine de Turing.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Cette semaine, on va dire “NON” à la vidéo… verticale. En effet, avec nos téléphones, nous avons tendance à filmer verticalement, ce qui et vraiment étrange lorsqu’il s’agit de regarder ensuite. Heureusement, des peluches d’animaux assez WTF nous expliquent pourquoi c’est mal. Mais pourquoi des peluches ?! ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En guise de mot  de la fin, je vous propose un peu d’actualités en plus avec ce clip créatif qui tâche de sensibiliser le citoyen aux “subventions polluantes” données par l’Etat. Si vous êtes curieux de code, de créativité, vous pouvez également vous rendre dans ce lieu très intéressant qu’est la Mutinerie, à Paris, qui propose une une session Processing grâce à Yannick Mathey. On notera également qu’à Noailles se tient un festival de design, et que Le Havre s’intéresse fortement à la création artistique.

Pour le reste, ouvrez en grand les yeux et continuez d’observer le monde, ses images et ce qu’elles veulent dire… en vérité.

À la semaine prochaine !

Geoffrey

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Lykke Li : “L’industrie, c’est un bateau qui coule” http://owni.fr/2011/01/05/lykke-li-lindustrie-cest-un-bateau-qui-coule/ http://owni.fr/2011/01/05/lykke-li-lindustrie-cest-un-bateau-qui-coule/#comments Wed, 05 Jan 2011 14:14:30 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29334 Lykke Li, c’est le genre d’artiste qui tranche par rapport à ses congénères. Loin des poupées pop outrageusement sexy, elle incarne une voie plus indé et s’affirme détachée des excès du show-biz. Sa musique, un savant mélange de pop, d’électro teintée de rock semble, comme son interprète, faire fi des tendances et privilégier une approche brute et sincère. L’artiste, que l’on sent viscéralement attachée à sa liberté artistique et peu friande des obligations promotionnelles nous a néanmoins reçus à l’occasion de la sortie prochaine de son second album Wounded Rhymes, prévu pour le 28 février. L’occasion d’interroger Lykke Li sur sa vision de l’industrie musicale, son processus créatif, la Suède et les usages liés au web. Des réponses sans détour et une vision acérée.

Pour accompagner votre lecture, voici une playlist Spotify spéciale Lykke Li reprenant ses titres phares et ceux qu’elle évoque au cours de cette interview.

Dans quel contexte as-tu crée ce second album ?

Je sortais de quasiment trois ans de tournée, donc j’étais exténuée. J’avais besoin de dormir, de me reposer. J’avais passé tellement de temps dans des avions, des chambres d’hôtels, des bus de tournée, que je ressentais un vrai besoin de me poser quelque part. Mais bon c’était un peu un rêve et je n’osais même pas y penser ! Du coup je suis allé me poser quelques temps à New York, mais il y avait trop de monde, donc j’ai eu besoin de partir.

Je suis allée à Los Angeles, et pendant quatre mois j’y ai loué une maison. Être là bas, pouvoir me balader, cuisiner, fumer des joints, c’était le pied. Rien que de traîner un peu, d’aller à des concerts, de lire. Au bout d’un moment j’avais fait le tour de tout ça, et même si j’étais encore crevée j’ai trouvé que les démos que j’avais composées avait un son très brut dont je pouvais faire quelque chose. Je me suis alors dit qu’il fallait que je fasse un album : si je mettais ces titres de côté, je n’allais jamais être capable de les reprendre.

Le calme relatif de cette période a-t-il nourri ta créativité ?

Clairement. Je souffrais un peu à ce moment là, tu sais. Mais bon, il y a toujours de bonnes choses qui émergent de la souffrance. D’une certaine manière, la musique me remplit d’énergie et m’aide à aller mieux.

Et concernant la scène suédoise actuelle, à laquelle tu appartiens…

… Non non, je n’y appartiens pas, pour la simple raison que je n’ai vécu là bas qu’une partie de ma vie et que je n’y suis quasiment jamais. Je suis une artiste, je ne crois pas que l’art appartienne à un seul endroit. L’art, c’est pour les gamins du monde. Et moi, je n’ai rien à voir avec qui que ce soit. J’enregistre avec Bjorn (du groupe Peter Bjorn & John) mais ça s’arrête là. Vous savez, ces cinq dernières années j’ai passé à tout casser trois mois en Suède.

(ndlr : Lykke s’est illustrée en 2010 en participant à l’écriture de titres pour l’album de la gagnante de l’émission Swedish Idol, Tove Styrke. Elle a notamment écrit son gros tube (à l’échelle Scandinave) Million Pieces).

En fait je faisais plus référence à ce son pop assez avant-gardiste et aventureux, incarné entre autres par Robyn ou The Amplifetes auquel tu colles, davantage que l’aspect géographique des choses… Mais alors toi qui te sens différente de tout le monde, comment cela se manifeste-t-il ?

J’en sais rien, puisque je crois que je n’appartient à aucun courant. Je me sens très différente des autres, et je pense que je n’ai rien à voir avec les artistes que tu cites. Pourquoi je suis différente ? Je ne sais pas. Je sais que je le suis, c’est tout. Mais je crois que s’il y a pas mal de choses intéressantes qui viennent de Suède c’est parce que c’est difficile d’y vivre. Il y fait tellement froid, c’est tellement sombre, les gens sont tellement fermés… Y’a rien.

Prenez New York : les gens du monde entier y viennent parce qu’ils ont un rêve en tête. Et si vous regardez, au cours de l’Histoire il y a tellement de personnages qui sont arrivés aux États-Unis avec un rêve en tête. C’est un endroit pour les gens qui rêvent, pour les stars, les prostituées, les travestis… La Suède… y’a pas d’émotions. Tout le monde se ressemble. Si tu es un peu différent, tu te sens tellement en marge que tu te réfugies dans ton petit monde, tu t’enfermes dans ta chambre et tu commences à découvrir et écouter la scène underground (comme Suicide par exemple) et puis tu commences à créer ta propre musique. En fait on veut être comme New York dans les années 70 !

Comment te sens-tu dans l’industrie musicale actuelle ? Tu t’y sens à l’aise?

Je déteste l’industrie. C’est un bateau qui coule. Il faut faire avec, c’est tout. Je n’aime pas le fait d’en faire partie, je ne veux pas en faire partie, mais le fait est que j’y suis et que j’en dépends. Mais j’ai vraiment l’impression que tout le reste bouge alors que l’industrie de la musique est au point mort. Plus personne n’achète de disques, mais ils continuent à en fabriquer. Et moi j’suis là (bruit de ronflement)… Il n’avancent pas assez vite !

Mais bon, il existe de vraies opportunités pour que quelqu’un d’intelligent arrive et fasse quelque chose. Regardez ce qu’ont fait certains, comme Napster ! Le côté business de mon métier ne me plaît pas, et j’essaie autant que possible d’y rester extérieure.  Malgré tout, mon label me laisse une grande liberté, et heureusement. Ça ne pourrait pas marcher autrement. Je leur dis juste “tenez, c’est mon nouvel album, j’espère qu’il vous plaira !”.

En tant qu’artiste, penses-tu pouvoir faire avancer les choses ?

J’essaie juste de rester fidèle à moi même et de ne pas changer, même si les choses autour de moi bougent beaucoup. Moi ce que j’aimerais, c’est être capable de créer une communauté qui me suive, pour ne pas avoir à dépendre de quoi que ce soit d’autre. On s’en fout que mes chansons passent à la radio, que l’une d’entre elles deviennent un tube ! Si cette communauté est là et me suit, si je peux lui proposer ma musique en direct, sans intermédiaire, c’est le scénario rêvé. Ce que j’adorerais, c’est que les choses se fassent rapidement. Genre j’enregistre, je grave et je le donne aux gens. Enfin, je le leur vend, plutôt !

C’est quelque chose que permettent les réseaux sociaux. Tu les utilises ?

Ouais. On a essayé de faire les choses un peu différemment avec le dernier single (Get Some). On l’a donné en téléchargement gratuit. Et puis moi, j’y vais sur ces réseaux. En revanche je n’utilise pas Twitter. On a pris le nom, histoire que personne ne puisse s’en servir, mais ça ne m’intéresse pas de poster que je viens de boire un café. Tout le monde s’en fout, non ? Je déteste ça. J’écris sur ma page Myspace, c’est moi qui m’occupe de son design et qui décide ce qui y est publié. Ce qu’on a fait avec les paroles de Get Some (permettre aux gens de les partager sur Twitter et Facebook), c’était mon idée. On essaie d’être vraiment  connectés avec le public. Moi de toutes façons, tout ce qui m’importe c’est que les gens puissent entendre ma musique.

Ça craint vraiment que plus personne ne veuille acheter de musique, ça veut dire que je suis tout le temps fauchée, mais aussi que c’est dur de continuer à bosser parce qu’il faut de l’argent pour faire des albums, donc au bout d’un moment quand ton label investit pour que tu puisses créer et qu’il ne récupère pas sa mise, il ne recommencera pas. Pour faire un clip, tu dépends d’un budget pour la pellicule, la lumière etc, donc pour faire des trucs, il faut de l’argent. Moi je m’en fous d’avoir de l’argent dans mon portefeuille. Mais le problème, c’est que si les gens volent en permanence, comment je vais pouvoir faire des disques ? Il va falloir que je prenne un job la journée pendant trois ans pour pouvoir financer mon prochain album, c’est ça ? C’est un vrai problème, et je pense que les gens devraient en prendre conscience. S’ils aiment un artiste, ils doivent le soutenir d’une manière ou d’une autre. S’ils ne veulent pas acheter le disque, eh bien qu’ils aillent le voir en concert. Il doivent faire quelque chose.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Comment vis tu le fait que ta musique soit utilisée dans des films, des publicités, des séries etc. et les revenus additionnels que cela représente ?

Tu sais, moi je suis une “hustler”, pas une hipster. Je n’en ai rien à faire qu’une poignée de gens me trouve cool. Tout ce qui m’intéresse c’est de faire mon art, sans influence extérieure. Tu sais, je fais de la musique depuis ma chambre. Quand une de mes chansons est utilisée dans un film ou à la télé et qu’on me rémunère pour ça, ça ne me pose pas problème car je leur donne quelque chose de pur, il me donnent de l’argent en échange, ce qui me permet de continuer à produire des choses pures. Il y a bien des pubs à la radio, c’est juste la réalité de l’industrie.

J’ai déjà écrit une chanson pour un film (Twilight). Jamais je ne ferai quoi que ce soit juste pour l’argent, mais si je crois au projet, s’il est suffisamment excitant créativement parlant, s’il me permet de m’ouvrir à un nouveau public (comme ce fut le cas pour Twilight), je n’hésite pas, je fonce ! J’ai pu constater à quel point les gens prenaient ce film à cœur, comme ça les rend fous et comme ils sont également animés de sentiments très purs. Ils croient toujours en l’amour, ils sont gentils, et s’ils pouvaient se dire “oh ça me rappelle une histoire d’amour” en entendant ma chanson, ça m’irait très bien ! Le film, je m’en fiche, il est… (grimace).

Tu nous as dit vouloir avoir une communauté de fans qui te suffise à vivre de ton art. On sait avec certitude qu’il est primordial d’interagir avec cette communauté. N’étant pas une utilisatrice de Twitter et consorts, j’imagine que tu as du mal avec cette notion de contact direct…

Ma façon de communiquer à moi, c’est par la musique, mes clips etc. Et déjà là, je me livre énormément. Plus, ce serait trop, et ça me mettrait mal à l’aise. Je n’ai pas envie de surmonter cette appréhension, je ne veux pas lâcher d’avantage d’intimité. Je trouve déjà que j’en dis beaucoup. Il n’y à qu’à écouter mes chansons. Je n’ai aucune envie de dire des choses toutes les cinq minutes.

Si tu devais choisir 1 chanson, 1 album et 1 artiste ?

Je me ferais une mixtape, c’est sûr ! C’est trop difficile de choisir. Il y aurait du Nina Simone, Hallelujah de Leonard Cohen, Such A Woman et Only Love Can Break Your Heart de Neil Young, Song To The Siren de Jeff Buckley …

Quels sont tes projets de tournée pour les mois à venir ?

Alors, d’abord l’Europe en février et mars, puis je retourne aux États-Unis, ensuite pendant l’été, je ferai des festivals un peu partout dans le monde, puis l’Australie, et peut être le Japon, j’espère. Mais ils n’ont pas trop l’air de m’aimer là-bas !

Lykke Li sur le web : site / Myspace / Facebook

Interview réalisée par Lara Beswick et Loïc Dumoulin-Richet

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