OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les plaintes de Free rencontrent un écho http://owni.fr/2012/11/23/les-plaintes-de-free-rencontrent-un-echo/ http://owni.fr/2012/11/23/les-plaintes-de-free-rencontrent-un-echo/#comments Fri, 23 Nov 2012 14:37:34 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=126621 Echos ont été mis en examen dans l'affaire les opposant à Free. Xavier Niel se défend de toute intimidation dans les colonnes du Monde.]]>
Xavier Niel voit rouge

Xavier Niel voit rouge

Mails agacés, plaintes déposées : Free et son fondateur iconique Xavier Niel supportent mal la critique quand elle vient ...

Suite à la saga mélo-telco-dramatique de Free Mobile, l’opérateur avait déposé une plainte en diffamation contre le journal économique. En cause : la publication des propos du secrétaire général de Bouygues Telecom, Didier Casas, qui critiquait le réseau de son rival. Ce dernier a pour le moment échappé à la mise en examen, pour vice de procédure.

Quant à Rue89, également concerné par une plainte de l’opérateur, il ne sait toujours pas à quelle sauce il va être croqué. Contacté par téléphone, son avocat Antoine Comte nous explique qu’ils ignorent “les éléments judiciaires et juridiques mis en œuvre” dans cette affaire.

Drôle de relations

Les Echos et Rue89 ne sont pas les premiers à se frotter au courroux du trublion des télécoms, et de son fondateur iconique Xavier Niel. Comme nous le racontions il y a quelques semaines sur Owni, l’homme d’affaire entretient de drôles de relations avec la presse et ses rédacteurs.

Fait suffisamment rare pour être souligné, ce dernier s’est publiquement défendu hier dans les colonnes du Monde, qui s’est fait le relais de la plainte déposée contre leurs confrères des Echos, “de jouer de l’intimidation ou de la séduction avec les journalistes”, affirme l’article. Et Xavier Niel, également copropriétaire du titre, de déclarer :

Il y a trente articles par jour écrits sur Free. Si je devais intervenir à chaque fois, je ne le pourrais pas. Simplement, j’ai une proximité plus grande avec certains journalistes, que je connais depuis vingt ans.

Des mobiles et des hommes

Des mobiles et des hommes

Info, intox, expertises et boules puantes : la guerre fait rage autour de Free Mobile, quatrième opérateur lancé il y a ...

Reste que les journalistes mis en cause voient dans ces procédures une tentative de pression de la part du patron de Free, qui aurait déclaré à Eric Fottorino, alors président du directoire du Monde : “quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix”.

Solveig Godeluck évoquait ainsi hier sur Twitter une tentative d’“intimidation”, tout en invitant à créer “le club des journalistes mis en examen grâce à Free”. En réponse à Xavier Niel, qui expliquait sur Le Monde ne pas avoir dirigé sa plainte “contre un journaliste, mais contre les propos d’un concurrent”, elle rétorque : “on n’a pas besoin d’attaquer le journaliste quand on vise le concurrent. Ça, c’est pas automatique”.

Interrogé sur ce point de procédure, Me Antoine Comte, également connu pour ses faits d’armes au Canard Enchaîné, nous explique que le “support est forcément visé” dans le cadre d’une plainte en diffamation : le directeur de la publication ne peut échapper à la mise en examen. En revanche, il estime que “poursuivre le journaliste pose de vrais problèmes” :

Les gens poursuivent rarement les journalistes. Cela constitue une forme de pression selon moi.

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Xavier Niel voit rouge http://owni.fr/2012/10/31/niel-voit-rouge-press/ http://owni.fr/2012/10/31/niel-voit-rouge-press/#comments Wed, 31 Oct 2012 16:45:08 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=124596

Rue89 et Les Echos ont été les derniers à faire les frais de la relation tumultueuse qui lie Free et les médias. Tout deux seraient concernés par des plaintes déposées dans le sillage de la saga politico-techno-médiatique de l’hiver dernier : le lancement de Free Mobile.

Des mobiles et des hommes

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Info, intox, expertises et boules puantes : la guerre fait rage autour de Free Mobile, quatrième opérateur lancé il y a ...

Plaintes

Le directeur de la publication de Rue89, Pierre Haski, a ainsi été interrogé le 24 octobre au commissariat du VIIIe arrondissement de Paris “où est situé le siège social de Free”, précise le site d’informations dans un article du même jour.

En cause : un papier sorti en plein tourbillon Free Mobile, qui décrit les coulisses du lancement de l’intérieur. Une infiltration qui n’a pas du tout plu à Free, qui a décroché son téléphone dès la parution de ce témoignage, le 16 avril 2012. “Ils nous ont dit qu’ils se réservaient le droit de nous poursuivre, et demandaient particulièrement le retrait de certains documents”, indique Pierre Haski, contacté par Owni.

S’il ignore “sur quoi porte précisément la plainte ”, le directeur de la publication présume donc qu’elle a quelque chose à voir avec la publication de ces documents internes et l’auteur de l’article visé. Ce dernier a été publié sous un pseudonyme et la police chercherait à l’identifier. “Ça n’a duré que cinq minutes”, poursuit Pierre Haski, qui a opposé à ses interrogateurs le principe du secret des sources. L’affaire ne rentrerait pas dans le cadre juridique de la diffamation, dont la presse est coutumière. “C’est au-delà des délais légaux de trois mois”, commente Pierre Haski.

Pour Les Echos, le scénario est quelque peu différent. Le journal serait bel et bien impliqué dans une procédure en diffamation pour deux articles en date du 1er mars 2012. Soit l’oeil du cyclone Free Mobile : quelques jours auparavant, on apprenait ainsi que le quatrième opérateur avait fait perdre un demi million de clients à ses concurrents. La veille, le gendarme des télécoms (l’Arcep) validait une seconde fois le réseau du petit dernier, au centre d’une polémique nourrie, dont toute la presse a fait ses choux gras [voir notre infographie "Free Quest : guerre au mobile"].

Dans le premier papier incriminé, la journaliste citait Martin Bouygues et Didier Casas, le secrétaire général de Bouygues Telecom. Ce dernier évoquait alors “la décision de Free Mobile de ne pas investir dans un vrai réseau”. Une parole qui lui aurait valu d’être convoqué par la police. De même pour la journaliste, le directeur de la publication des Echos, ainsi que Philippe Logack (secrétaire général de SFR) et Jean-Bernard Lévy. Le patron de Vivendi, maison-mère de SFR, intervenait ce même jour dans une interview donnée à plusieurs journalistes du journal économique.

Cliquer pour voir l'infographie

Procédurier

L’affaire Free Mobile est donc loin d’être terminée. Xavier Niel et son bébé semblent bien décidés à ne rien lâcher et à avoir le dernier mot dans le soap opera telco de 2012. En faisant sanctionner tout ceux dont ils se jugent les victimes. Quitte à embraser de nouveau un foyer qui, s’il n’est pas tout à fait éteint, paraît tout de même moins dévorant qu’il y a quelques mois.

Car c’est une histoire sanglante : Orange, Free, SFR, Bouygues, mais aussi le gouvernement d’alors comme l’Arcep se sont livrés une véritable guerre autour de Free Mobile. Sur la réalité du réseau de l’opérateur, sur la qualité de son service client, sur l’impact de son arrivée sur l’emploi dans le secteur. Free lui-même a été le premier à ouvrir les hostilités.

Lors de la grand-messe du 10 janvier, il n’a ainsi pas hésité à mettre en doute les pratiques de ses rivaux, Bouygues et SFR en particulier (Orange étant épargné dans la bataille). Tenant des propos à la limite de la diffamation. Ceux-ni n’auraient donné suite à aucune plainte de la part des concurrents savatés. Mais Free est d’une autre trempe.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le 8 mars, il annonçait sans ambages dans un communiqué qu’“à compter de ce jour, Free Mobile attaquera[it] en justice toute personne dénigrant la réalité de sa couverture ou de ses investissement”. Une menace visiblement rétroactive. Et extensible.

Il faut dire que c’est une manie. L’opérateur a l’habitude des procès fleuves. Il les lance même à tour de bras et ne s’en cache pas. “J’ai un modèle de plainte tout prêt, il n’y a juste qu’à remplir le nom du journaliste”, s’amusait Xavier Niel dans un entretien donné en juin 2010 à La Tribune. Un réflexe procédurier assumé et décomplexé, qui a déjà fait quelques vagues.

La plus mémorable est l’interpellation d’un ancien directeur de la publication de Libération, Vittorio de Filippis, en 2008. Dommage collatéral de l’une des nombreuses procédures lancées par Free et Xavier Niel à l’encontre du journal. A l’époque, “Libé” collectionne les plaintes en provenance de l’opérateur et de son patron. “Niel avait peu apprécié notre compte rendu de son procès en 2006 à propos de caisses noires dans des peep shows dont il était actionnaire”, écrit Renaud Lecadre, le journaliste qui avait suscité l’ire de Xavier Niel, dans un article intitulé “«Libé» contre Free : 5-0″. Score sévère en référence aux cinq plaintes perdues par Free et Xavier Niel contre le journaliste et le titre. Cinq actions, dont trois ont été directement déposées au nom de Xavier Niel. Pour le fondateur de Free, ces affaires prennent souvent une tournure personnelle. Et parfois bien en amont de la procédure judiciaire.

Presse sous pression

Nombre de journalistes et d’interlocuteurs réguliers de Xavier Niel évoquent en effet, sous couvert d’anonymat, les pressions exercées par l’homme d’affaires. Menaces de poursuite avant publication, demande de modification des articles et de leur titre, accusations de mauvaise foi, de mensonge ou de manque de professionnalisme… Voire point Godwin ! Dans une biographie non officielle, Xavier Niel, l’homme Free, Gilles Sengès écrit par exemple :

Dans ces cas-là, il fait curieusement référence à la période de l’occupation allemande qu’il n’a bien évidemment pas plus connue que la totalité de ses interlocuteurs, pourtant parfois accusés de faits de collaboration.

Des coups de sang sauce 39-45, qui nous ont également été rapportés.

Free Mobile crie au complot

Free Mobile crie au complot

Free Mobile : mytho, parano ou réglo ? Xavier Niel semble débordé par le buzz qu'il a lui-même provoqué avec son offre ...

Récemment, c’est un reportage de l’émission Capital qui en aurait fait les frais. Il portait sur Free Mobile et aurait été déprogrammé après tournage. Selon Challenges, qui cite “une source proche du dossier”, “cette décision de la chaîne pourrait aussi s’expliquer par une intervention auprès de la direction de M6 des dirigeants d’Iliad, qui craindraient que la diffusion du reportage ne soit pas totalement à la gloire de Free Mobile. L’influence de Delphine Arnault, amie de Xavier Niel et membre du Conseil de surveillance de M6 a également été évoquée.” Les signataires d’une lettre de protestation dénonçant un “acte de censure” et adressée aux responsables de M6 n’ont pas souhaité en dire plus sur les motivations de ce retrait. Reste que le reportage lui, a bel et bien été passé à la trappe.

Aux yeux de la justice, la contrariété seule de Xavier Niel et de Free ne suffit pas à justifier une condamnation de son auteur. Ou la modification d’articles de presse. Comme le rappelle le Tribunal de Grande Instance de Paris dans son jugement du 1er juillet 2008, “même si la société FREE pouvait ne pas apprécier de trouver son nom dans les articles litigieux”, ça ne veut pas dire que les papiers en question méritent sanction.

En revanche, ce courroux peut trouver un tout autre écho, beaucoup plus efficace, en dehors des salles d’audience. Face à ces pressions, certains journalistes déclarent réfléchir à deux fois avant de publier un article pouvant déplaire au bonhomme et à son équipe. D’autres refusent tout simplement de témoigner de telles pratiques, même quand ils seraient les premiers à en subir les conséquences.

Et si certains estiment que ces rapports directs et francs sont moins hypocrites que les manières d’autres capitaines d’industrie, qui décrochent leur téléphone pour se plaindre des journalistes auprès de leur hiérarchie, d’autres s’émeuvent de telles pratiques.

Sans compter que Xavier Niel n’est pas un énième chef d’entreprise. Il est aussi l’un des principaux mécènes de la presse française : propriétaire du Monde depuis 2011, il a aussi des billes dans un grand nombre de titres. “Mediapart, Bakchich, Atlantico, Causeur, Owni, Électron Libre… Mais aussi papier : Terra Eco, Megalopolis, Vendredi…”, égraine Acrimed dans un article sur “Xavier Niel, le « capitalisme cool » à l’assaut des médias (3) : le « sauveur » de la presse”. Nous ne faisons en effet pas exception à la règle, puisque le fondateur de Free est actionnaire, à titre personnel et à hauteur de 6%, de la SAS 22Mars, maison mère dont Owni s’est séparé il y a quelques mois.

Pour Gilles Sengès, ces responsabilités, notamment en tant que copropriétaire du Monde, fait de lui “un défenseur obligé du droit à l’information et de la liberté des journalistes dont il est dorénavant le garant”. Interrogés par Owni, l’ancien rédacteur en chef des Echos et son éditeur nous confient que la biographie n’a suscité aucune plainte.

Xavier Niel et Free, que nous avons également contactés au sujet des procédures en cours et des accusations d’intimidation, ne souhaitent faire aucun commentaire.


Illustrations par Loguy pour OWNI

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Free Mobile crie au complot http://owni.fr/2012/01/27/free-mobilise-par-sa-parano/ http://owni.fr/2012/01/27/free-mobilise-par-sa-parano/#comments Fri, 27 Jan 2012 11:28:04 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=95955

Xavier Niel en décembre 2011/LeWeb11

Que se passe-t-il chez Free mobile ? Ces derniers jours, la presse aligne les articles pointant l’un les dysfonctionnements techniques, l’autre les couacs d’une arrivée de clientèle massive et mal gérée. Laissant derrière elle l’euphorie (l’hystérie ?) des premiers jours du lancement de l’offre mobile de Free.

Du côté de l’opérateur, on crie au complot à mots à peine voilés. Auditionné mercredi matin à l’Assemblée nationale, le désormais iconique patron de Free Xavier Niel a attribué les difficultés rencontrées à la malveillance de ses “petits camarades” :

Tous les moyens sont bons pour discréditer le petit nouveau(…) mais nous sommes peut-être parano chez Free…

Le réseau du plus fort est toujours…

Pour ce qui est de son réseau, Free est formel : rien à signaler, il est irréprochable. “Allumé depuis le premier jour, il fonctionne de façon significative” a appuyé Xavier Niel devant les députés de la commission des affaires économiques. Unique concession : sur le millier d’antennes déclarées actives, seul le déploiement sur Paris laisse à désirer. La faute à la concurrence : “on pense que nos petits camarades bloquent le déploiement. Ailleurs, nous déployons sans grande difficulté”, a poursuivi le patron d’Iliad (maison-mère de Free).

L’opérateur est tenu d’assurer la couverture de 27% de la population avec son infrastructure, déployée en amont de son arrivée sur le marché mobile. Pour le reste, il a signé un accord d’itinérance avec Orange, d’un montant de 1 milliard d’euros, lui permettant de s’appuyer sur les antennes de l’opérateur historique. Problème : selon des observateurs cités chez nos confrères, le réseau de Free serait éteint. L’intégralité du trafic généré par les nouveaux clients Free mobile passerait sur l’infrastructure de France Telecom. Ce qui pourrait mettre en péril l’accord d’itinérance, valable uniquement si les 27% sont assurés. Et remettre en cause la capacité de Free à tenir le rôle tant attendu de quatrième opérateur.

Free frime

Free frime

Un Xavier Niel au bord des larmes, une communauté surexcitée sur Twitter et une couverture médiatique unanime. C’est le ...

Le Figaro, qui a dégainé le premier, écrit que l’information émane de “certains concurrents” de Free. Sans plus de précision. Même son de cloche ailleurs : on fait appel à des “ingénieurs”, des “sources internes” aux autres opérateurs. Pour Free, l’affaire est trop belle pour ne pas y voir une tentative de déstabilisation de la concurrence. Quant à cette dernière, elle oscille officiellement entre bouche cousue et déclarations ambiguës. Interrogés par OWNI, Bouygues Telecom et SFR n’ont pas souhaité faire de commentaires. Du côté d’Orange, son président Stéphane Richard explique qu’il existe une “grande confusion” sur l’état du réseau Free mobile, sans toutefois en dire davantage. Contre-attaque de l’ancien monde mobile pour certains, arnaque de Niel pour d’autres, l’incertitude pèse et pousse à disséquer le moindre élément présenté comme preuve de la déficience de Free mobile.

Seul fait établi : les opérateurs n’ont pour le moment rien mis en œuvre pour faire constater l’éventuelle défaillance. “Qu’ils poursuivent l’Arcep !” avait lancé Xavier Niel devant les députés, rappelant qu’en décembre dernier, le régulateur des télécoms avait validé la couverture de son réseau mobile, donnant ainsi son feu vert à l’arrivée des offres de Free sur le marché. “Sauf à considérer qu’elle n’est pas indépendante, l’autorité l’a constaté. [...] Elle produira un jour un très bel audit si on lui demande”, avait poursuivi le fondateur de Free. Du côté du régulateur, on confirme qu’aucune “réaction officielle” n’a été enregistrée : “nous n’avons été formellement saisi par aucun opérateur” a déclaré l’Arcep à OWNI.

Les syndicats CFE-CGC et UNSA des opérateurs mobiles se sont en revanche adressés à l’autorité, lui faisant part de leur “forte préoccupation relative au respect par FREE MOBILE de ses obligations réglementaires”. Ils demandent l’ouverture d’une enquête. Sans pour autant être soutenu par leur direction. “C’est surréaliste, regrette Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC/UNSA de France Télécom-Orange, ils n’osent pas prendre position, ils ont peur d’être lynchés par l’opinion publique !”

Pas de portabilité dans les portables

“Dans le monde des télécoms, il y a beaucoup de coups bas”, estime Edouard Barreiro de l’UFC-Que Choisir. “Mais ça n’excuse pas tout.” En particulier quand les tentatives de sabotage des uns et des autres laissent l’utilisateur au bord de la route. Peu affecté par le drame qui se joue autour du réseau de Free mobile, ce dernier pâtit en revanche de la mise en service laborieuse des offres de l’opérateur. Le service après-vente serait injoignable, le délai d’attente des cartes SIM interminable. Et les nouveaux clients laissés en rade, leur numéro ayant été transféré de leur ancien opérateur vers Free mobile, avant même réception de la carte SIM (procédure de “portabilité” du numéro).

Devant les députés, Xavier Niel a plaidé des difficultés à l’allumage tout en minimisant. “Nous avons été débordé par les demandes” a-t-il expliqué, se déclarant victime du succès de Free mobile des tout premiers jours. La seule journée de lancement aurait généré 3 à 4 millions de demandes d’information, mettant ainsi hors service le site prévu à cet effet. Mais aujourd’hui, tout va bien. Ou plus exactement, la cause des autres dysfonctionnements est à chercher dans le camp d’en face.

FreeMobile : combien ça coûte ?

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Etrangement, FreeMobile ne propose pas de calculette permettant d'estimer les économies que l'on pourrait réaliser en ...

Pour les cartes SIM retardées, Xavier Niel pointe vers La Poste, sans la nommer : “certains courriers ont été perdus, sur des centaines de milliers, c’était inévitable” a-t-il répondu lors de son audition à l’Assemblée. Pour les problèmes de portabilité, c’est de la responsabilité du GIE-EGP, l’organisme qui regroupe une trentaine d’opérateurs mobile, entre lesquels il assure le transfert des numéros. Pour le fondateur de Free, ce groupement ne suivrait pas la montée en charge. “Le maximum de traitement de ce service est de 30.000 par jour et va monter à 40.000, a-t-il détaillé. Ils promettent 80.000 d’ici la fin de la semaine. Ca ne va pas très vite.”

Réponse agacée du berger à la bergère : Free n’avait qu’à mieux estimer ses besoins ! “Ils n’ont pas anticipé cette hausse de la demande et le fait qu’elle causerait un goulot d’étranglement”, rétorque le directeur opérationnel du GIE Nicolas Houéry. “On avait prévu une augmentation avec l’arrivée de Free mobile, mais on ne s’attendait pas à autant. Nous avions fait des estimations mais Free n’a pas réagi.” L’opérateur est membre du GIE depuis décembre 2010. Ensemble, ils avaient opéré des tests techniques “qui se sont bien passés”, poursuit le directeur opérationnel, qui assure faire le nécessaire pour ajouter du matériel visant à accélerer la portabilité.

Un joyeux bordel donc, dans lequel chacun se renvoie la balle dans un climat de suspicions et de mauvaise foi. Sur la portabilité toujours, Xavier Niel n’a d’ailleurs pas manqué de répéter sa complainte du soupçon, déclarant espérer que le GIE, et ses opérateurs de membres, “sont de bonne foi”. Ambiance.

Mésaventures

Dans cet embrouillamini, seul le retour des utilisateurs semble dessiner plus honnêtement les contours de la situation. Et force est de constater que de nombreux convertis Free mobile se plaignent des retards. Sur Twitter, Facebook ou les forums de Free (pour ne citer qu’eux), les commentaires pleuvent. Y compris de la part des Freenautes, cette communauté si proche de la marque de Xavier Niel. Un de nos lecteurs, se décrivant comme “un de ces passionnés qui on attendus Free mobile comme le ‘messie’” raconte ses mésaventures :

Inscription le 11/01 à 8h30 (passionné ! Galvanisé par cette conférence de presse !)
Envoi de la carte SIM le 13/01.
Portabilité effective le 16/01 et coupure de tout service.
Je n’ai jamais reçu de SIM.
Visiblement, il y a eu un bug dans l’adressage.
Le service client est joignable au bout d’une heure d’attente. La seule solution proposée est d’attendre…
Ils refusent de communique votre RIO [NDLR : l'identifiant permettant le transfert du numéro vers un autre opérateur] permettant de quitter Free mobile.
Suite à mes réclamation, une seconde SIM est envoyée le 20/01.
A ce jour, 25 janvier aucunes nouvelles.
Je suis en relation avec @freemobile. Je leur réclame mon RIO, il me demandent mes coordonées… Rien à faire, je me sent complétement coincé.
10 jours sans portable. Le pigeon, c’est moi !

Pour autant, la lune de miel semble encore durer. Chez Free, on nous dit être “serein”, expliquant que si les problèmes étaient aussi graves que présentés dans la presse, la colère de la communauté virerait en “émeute”. Du côté de l’association UFC-Que Choisir, on fait état de réclamations portant sur l’annulation de la portabilité, difficile à mettre en œuvre, ou sur des litiges sur les sept jours de rétractation obligatoires. “Ils ont merdé sur la gestion” lâche Edouard Barreiro. Sans toutefois parler d’émeutes.


Photo de Xavier Niel par LeWeb11/Flickr (CC-by)

Full disclosure : Xavier Niel est actionnaire, à titre personnel, de la SAS 22Mars, maison mère d’OWNI, mais, comme dirait @manhack, #OSEF.

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Orange trop susceptible pour la justice http://owni.fr/2012/01/24/orange-mejuge-les-pubs/ http://owni.fr/2012/01/24/orange-mejuge-les-pubs/#comments Tue, 24 Jan 2012 09:47:32 +0000 Benoit Le Corre http://owni.fr/?p=95194
Le Tribunal de commerce de Paris vient de débouter le groupe Orange d’une plainte qu’il avait déposée contre Numericable et l’a condamné à verser 50 000 euros de frais de justice à son concurrent. L’opérateur historique avait assigné Numericable en mars dernier pour diffusion de “publicités trompeuses” et “dénigrantes”. Deux spots TV étaient visés, chacun illustrant un faux congrès d’opérateurs – dont la mise en scène pouvait évoquer l’existence d’une entente entre les géants de la téléphonie mobile.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pratiques douteuses

Orange n’est pas cité une seule fois au cours de la vidéo, qui dure moins de trente secondes et s’inscrit dans le registre de la caricature. Elle ne compare même pas l’offre de Numericable à celles de ses concurrents. Interrogé à ce sujet, le président de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), Stéphane Martin, se souvient avoir donné un “avis favorable” à la diffusion de ce spot. Même s’il acquiesce qu’ “une publicité taquinant la concurrence peut amener à différentes formes de réaction”, et donc nécessite un examen plus rigoureux, il n’aurait pas imaginé que celle-ci amènerait Numericable devant le tribunal.

OWNI s’est procuré le jugement rendu vendredi dernier (en intégralité ci-dessous). Les arguments d’Orange s’articulent autour de deux axes. Premièrement, l’opérateur dénonce le “dénigrement” dont il a été victime à travers la diffusion de ces spots. Pour réparer ce préjudice moral, il demande à Numericable de verser un euro symbolique. Deuxième axe, les “pratiques commerciales douteuses” de Numericable. Orange accuse son concurrent de ne pas avoir précisé l’intégralité de son offre mobile “dans des conditions de lisibilité et d’intelligibilité égales” aux siennes. En dédommagement, la société réclame cinq millions d’euros.

Parodie

Selon Édouard Barreiro, de l’Union fédérale des consommateurs Que Choisir, cette action entreprise par Orange est inhabituelle :

Les procédures entre opérateurs impliquant le dénigrement sont assez rares. Ils se dénoncent plutôt sur des closes de contrats et des procédures engageant l’Autorité de la concurrence.

Les magistrats ont débouté les demandes d’Orange une par une. “La publicité incriminée de Numericable est conforme à la jurisprudence […] qui admet largement l’exagération, l’emploi de l’humour et les hyperboles”. L’argument d’Orange sur le dénigrement n’a pas, non plus, résisté à l’examen : “Pour qualifier un dénigrement selon la jurisprudence, encore faut-il qu’un concurrent en particulier soit désigné ou clairement identifiable”. Or, Numericable n’en a désigné aucun.

Comme l’indique le jugement, la vidéo de Numericable est une “parodie faisant intervenir des concurrents n’ayant à l’évidence aucun point commun avec les vrais opérateurs du marché”. D’ailleurs, Orange est le seul à avoir intenté une action en justice. SFR, Bouygues Telecom se sont, eux, abstenus. Contacté dans le cadre de cet article, le groupe Orange nous a indiqué qu’il réfléchissait à l’éventualité de faire appel de ce jugement.

Orange, susceptible sélectif ?

Free frime

Free frime

Un Xavier Niel au bord des larmes, une communauté surexcitée sur Twitter et une couverture médiatique unanime. C’est le ...

Lors du lancement de son offre mobile le 10 janvier dernier, le patron de Free Xavier Niel s’était montré particulièrement virulent à l’encontre des trois opérateurs se partageant jusque là le gâteau du mobile. Dans une vidéo introductive, Free rentrait dans le lard de ses rivaux, évoquant explicitement le “lobbying intense”, la “désinformation”, le travail de “désintox”, les “chausse-trapes” et “peaux de bananes” qui ont jalonné l’entrée de Free dans “l’univers impitoyable du mobile”. Et mettait en doute la fin de l’entente pour laquelle les opérateurs avait été condamnés en 2005 :

[…] les trois grand opérateurs français qui se partagent le pactole du téléphone mobile ont-ils vraiment fait amende honorable ? Rien n’est moins sûr.

Free se moque de ses concurrents montrés comme… par Nouvelobs

Le patron d’Orange Stéphane Richard a beau se dire “révolté” par le discours de Xavier Niel, évoquant un “show indigne qui a noyé les Français dans une désinformation”, aucune action contre Free ne serait “à l’ordre du jour”, assure le service presse d’Orange. Et de couper court : “il ne faut pas dresser de parallèles entre les deux affaires.”

Certes peu amène avec ses concurrents, Xavier Niel n’en a pas moins épargné Stéphane Richard en le remerciant au terme de son show de lancement. Il déclarait dans le même temps que seuls sa marque et Orange étaient “légitimes” sur le marché mobile : “Parce qu’Orange est rassurant pour mes parents, pour des gens comme cela. Orange est la marque historique, c’est France Télécom, c’est rassurant, nous, on représente à côté l’innovation.”

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http://owni.fr/2012/01/24/orange-mejuge-les-pubs/feed/ 10
Free frime http://owni.fr/2012/01/10/free-mobile-xavier-niel-operateurs-telecoms/ http://owni.fr/2012/01/10/free-mobile-xavier-niel-operateurs-telecoms/#comments Tue, 10 Jan 2012 17:46:31 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=93662

L’annonce était attendue. Le patron d’Iliad, la maison-mère de l’opérateur, n’a de cesse de le clamer depuis 2008 :

Nous pourrions diviser par deux la facture de téléphonie mobile.

Les offres promettaient d’être disruptives. Elles le sont. Tout comme l’engouement qui en résulte. Pas seulement dans la fidèle “communauté” des “Freenautes”, maintes fois remerciés, par Xavier Niel lors de la “keynote” de la matinée. Mais aussi dans les médias, auprès desquels Free bénéficie aujourd’hui d’une surprenante adhésion unanime, démontrant ainsi la puissance de sa force de frappe commerciale et marketing.

“L’entrée fracassante de Free dans le mobile”, “Évolution ou révolution” ? , “Le détail des futures offres”, des portraits hagiographiques ou des pages d’accueil prises d’assaut par de multiples articles et vidéos : l’information a bénéficié d’une exposition maximale (voir ci-dessous l’extrait de la une de La Tribune).

Sur Twitter, le hashtag annonçant le lancement de l’offre (#freemobile) atteint très rapidement le rang de “trending topic” – sujet le plus évoqué par les utilisateurs du site. Dailymotion, responsable de la couverture vidéo de l’événement, a compté jusqu’à 150 000 personnes simultanément connectées. Un carton.

Et ce sans campagne publicitaire classique. La communauté “geek” a été appâtée par des clins d’œil sur les réseaux tout au long du mois de décembre : langage “leet speak”, faux profils Twitter et diffusion de rumeurs. La machine a rapidement été mise en route, et ce sont les membres de cette communauté qui l’ont alimentée. Les médias traditionnels ont été pris par cette “Freemania”. Ayant déjà traité cette forme de communication originale, ils ont mis en place des dispositifs exceptionnels afin de suivre les annonces de Xavier Niel. Et cela semble répondre à une attente démesurée des lecteurs, tant les articles traitant le sujet ont connu des pics de trafic. Sur Twitter, le directeur des affaires règlementaires de Free, Alexandre Archambault, se vante d’avoir dépassé, avec Free mobile, le pic d’audience des sites de presse en 2011.

La com’ du chevalier blanc

S’il a été adoubé chevalier blanc des télécommunications par l’ensemble des médias, Xavier Niel n’a pas attendu la presse pour se faire pourfendeur du secteur. La rhétorique d’une altérité bienveillante incarnée par Free est le fil rouge de la communication de l’opérateur. En lançant son offre ADSL en 2002, il s’était fait sauveur de l’Internet fixe, fustigeant les marges et les ententes de la concurrence. Et le forfait “triple-play”, accès à Internet, téléphonie et télévision, dont il est à l’origine, a en effet changé le visage du secteur. En s’attaquant au mobile, Xavier Niel et ses équipes tentent de réitérer l’Histoire. En empruntant le même discours véhément, agressif ; bref, en opposition au club très fermé des gros opérateurs, dont ils font pourtant déjà partie sur l’Internet fixe.


Free se moque de ses concurrents montrés comme… par Nouvelobs

La vidéo de présentation de la conférence donne le la : “Free contre tous”. L’histoire de l’arrivée de Free sur le marché du mobile y est parodiée sur le modèle des messages à caractère informatif. En toutes lettres apparaissent les noms des patrons d’entreprises concurrentes, hostiles à l’arrivée d’un quatrième opérateur. Martin Bouygues (Groupe Bouygues), Jean-Bernard Lévy (Vivendi, maison mère de SFR), Franck Esser (SFR). Seul Stéphane Richard, directeur général de France Télécom/Orange est épargné. Nous aurons le temps d’y revenir. Free caricature ses rivaux, leur rentre dans le lard. A la limite de la diffamation. La voix nasillarde et moqueuse lance :

Condamnés en novembre 2005 à payer 534 millions d’euros pour s’être entendus dans le cadre d’un Yalta visant à maintenir leurs parts de marché respectives, les trois grand opérateurs français qui se partagent le pactole du téléphone mobile ont-ils vraiment fait amende honorable ? Rien n’est moins sûr.

Et de poursuivre en évoquant le “lobbying intense”, la “désinformation”, le travail de “désintox”, les “chausse-trapes” et “peaux de bananes” qui ont jalonné l’entrée de Free dans “l’univers impitoyable du mobile”.

En prenant la parole ce matin au siège de Free, Xavier Niel n’en démord pas, présente sa boite comme le trublion du secteur, un héros qui “rend du pouvoir d’achat à tous les Français” et qui “souhaite que tous [ses] concurrents s’alignent sur [lui].” A l’en croire, l’enjeu de Free Mobile n’est pas tant d’engranger de nouveaux clients, que de libérer les Français du joug des oppresseurs télécoms :

Donner une leçon à votre opérateur, venez chez Free ou demandez à votre opérateur de pratiquer les mêmes tarifs. On vous laisse le choix des armes.

Xavier Niel est allé jusqu’à comparer ce 10 janvier à la “Libération”. Emphase venant faire écho à un de ses tweets, publié hier, citant les vers qui avaient annoncé le débarquement. Rien que ça.

Free, plus Goliath que David

Free n’est pas un opérateur comme les autres. L’enthousiasme qu’il suscite repose-t-il également sur une stratégie industrielle à part ? A voir. Un peu à l’image d’un Apple face au géant Microsoft, ou d’un Google face à Yahoo, Free est aujourd’hui plus proche de Goliath que de David. S’il taquine encore les oligopoles en place, il doit composer avec la logique du milieu.

La proximité de l’opérateur avec Orange en est un bon exemple. Son patron Stéphane Richard, en plus de ne pas être moqué dans la vidéo d’introduction à la keynote, a été remercié par Xavier Niel en personne. Son passage à Bercy, entre 2007 et 2009, à la direction du cabinet de la ministre de l’Économie de l’époque Christine Lagarde, aurait joué en faveur de Free. Beaucoup, au sein de l’opérateur, se sont d’ailleurs réjouis de l’arrivée de Stéphane Richard à la tête d’Orange. Orange et Free, copains comme cochons ?

Outre les piques d’usage entre les deux boîtes et leurs représentants, les accords fusent. Sur la fibre, les deux opérateurs ont un accord de cofinancement des réseaux, portant sur une soixantaine de communes. Sur le mobile, c’est le réseau d’Orange dont Free profite pour combler sa couverture toujours partielle du territoire français (30 %). En mars 2011, les deux opérateurs ont signé un accord d’itinérance d’une valeur d’un milliard d’euros. Pour justifier ce rapprochement, Stéphane Richard explique qu’il ne voulait pas voir ce chiffre d’affaires additionnel aller dans la poche de la concurrence. Quitte à accepter, sur un réseau d’antennes qu’il estime déjà saturé, le forfait imposé dans les termes de Free ? Soit une consommation Internet plafonnée à 3 giga octets (bien plus que celle proposée chez Orange) et ouverte aux peer-to-peer et à la voix sur IP (services tel Skype), jusque là bannis (ou nécessitant un effort financier) du mobile.

De même, quand Xavier Niel est prompt à dénoncer “l’État” ou “Bercy”, il peut compter dans le même temps sur certains soutiens de poids. Du côté de François Fillon, également remercié en fin de présentation, ou du cabinet d’Éric Besson, le ministre de l’industrie et de l’Économie numérique. Qui s’est d’ailleurs “félicité” du “lancement commercial” de Free dans un communiqué. Si la course à la licence mobile a été longue et semée d’embûches, le “petit” opérateur a aussi su faire du lobbying, et s’entourer des bonnes personnes.

En l’état, l’offre de Free semble effectivement attractive pour le consommateur, comparée aux multiples forfaits des concurrents Orange, SFR et Bouygues Telecom. Moins chère, plus lisible (uniquement deux offres et une page de Conditions Générales de Vente) et dans le respect du principe de neutralité des réseaux. Déjà un progrès. Le patron de Free a néanmoins rappelé que les offres annoncées aujourd’hui ne constituent que des “produits d’appel”, destinées aux premiers abonnés. D’autres suivront, “Méfiez-vous !”, ironise Xavier Niel. Satisfait mais prudent, Edouard Barriero, en charge d’Internet au sein de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir avertit à son tour : “Le diable est dans les détails”.


Voir aussi FreeMobile : combien ça coûte ?, la #data calculette d’OWNI pour comparer ce que vous paierez jusqu’à votre date de fin d’engagement, en conservant votre forfait ou en choisissant un forfait Free Mobile (frais de résiliation compris).

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http://owni.fr/2012/01/10/free-mobile-xavier-niel-operateurs-telecoms/feed/ 0
Le roi d’Orange démaquillé http://owni.fr/2011/09/21/orange-stephane-richard-bfm-france-telecom-internet-operateur/ http://owni.fr/2011/09/21/orange-stephane-richard-bfm-france-telecom-internet-operateur/#comments Wed, 21 Sep 2011 06:30:12 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=79886 C’est la rentrée ! Belle époque où l’on balade son cartable en crânant avec ses fournitures neuves. Et Stéphane Richard n’échappe pas à la règle: le boss de France Télécom/Orange s’est plié à l’exercice de com’ de ce mois de septembre, sur BFM Business, dans l’émission “Club VIP”. L’été s’était terminé dans la douleur pour “FT”: bourses qui ballotent, arrivée de Free dans le mobile ou fin de l’Internet fixe illimité; l’actualité a pas mal titillé l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, qui se veut aujourd’hui rassurant.

Santé financière du groupe, stratégies sur fixe et mobile, investissements dans les infrastructures et les contenus: OWNI réécoute et dépiaute le discours officiel du patron d’Orange pour cette année.

L’illimité c’est pas fini. C’est “ajusté”

Qu’on se le dise, l’Internet illimité, “c’est pas fini” (comme il le dit à 16′25 de son entretien). Selon le patron d’Orange, c’est même une “polémique qui n’aurait pas dû exister”.

Selon lui, les plans de la Fédération Française des Télécoms (FFT – rassemblant les principaux opérateurs, Free et Numericable exclus) révélés par OWNI, ne valaient pas la peine d’être communiqués. Ils consistent pourtant à calquer les offres Internet mobile sur les forfaits fixes. A appliquer un tableau prévoyant de plafonner la navigation de salon, en excluant le peer-to-peer, la voix sur IP ou les newsgroup. Un détail, pas grand chose, tout juste la remise en cause du modèle français de l’Internet illimité. Pas de quoi tenir au courant les millions d’abonnés français.

Une broutille telle que Stéphane Richard ne lâche rien et s’appesantit sur l’“attachement” d’Orange à ce modèle qui “a permis le succès d’Internet en France”.

Modèle pérenne donc, mais tout de même “ajusté”. On ne sait pas bien en quoi consistent ces “ajustements”, reste qu’ils reviennent à tout bout de phrase dès qu’il est question de fin d’illimité:

Qu’il faille naturellement des ajustements qui se fassent dans un monde où tout change, les usages changent, les habitudes de consommation. Bien sûr tout ça, oui.

“Tout ça”, c’est donc d’abord une adaptation aux usages qui “changent”, un peu comme le monde ma bonne dam’. Dans le viseur de Stéphane Richard, le – déjà célèbre – “net goinfre”, évoqué à de nombreuses reprises fin août dernier, alors qu’Orange rétro-pédalait vigoureusement pour nous répéter qu’entre eux et l’illimité, c’était le grand amour. Ces “1% des gens” censés télécharger des films “toute la journée”, nous disait alors le porte-parole du groupe Jean-Marin Culpin. Si on ne sait toujours pas d’où sortent ces chiffres, ce qui semble néanmoins se confirmer à demi-mot c’est qu’au-delà d’un certain seuil, Internet sera donc… limité. Satanée boucle.

Internet ? Un marché “pas du tout appelé à baisser”

“Tout ça”, c’est aussi la hausse des prix sur le fixe. S’il se sait marcher sur des œufs, le patron de FT n’a d’autre choix que de cracher le morceau:

Les Français se sont habitués à payer pas cher l’accès à Internet, c’est très bien, ça a permis de développer formidablement l’usage de l’Internet en France. Maintenant, euh… il faut aussi que chacun prenne conscience que… euh… on va dans les années qui viennent plutôt vers une stabilisation ou une légère remontée des prix, qui est nécessaire si on veut investir dans les investissements lourds notamment dans la fibre.
(à 16′20 de son entretien)

Aaaah! “Les-investissements-lourds-notamment-la-fibre”. L’expression valise qui justifie à peu près toutes les offensives des opérateurs. Limitation des usages? “5% d’internautes mobilisent par leurs excès 80% de la bande passante. Il faut rendre les gens responsables ! “ La contribution des sites à l’entretien du réseau ? Une des “propositions concrètes” des opérateurs européens pour “relever le défi de l’investissement en bande-passante”. Défi qui justifie donc désormais un nouveau prélèvement dans les foyers français – et bonne rentrée, hein.

Détournement d'une campagne Orange par la Quadrature du Net

Mobile: les bons conseils de Stéphane Richard

Fort heureusement, sur le mobile: l’heure est à la baisse. Preuve en est ce tout nouveau forfait Orange, intitulé Sosh, et qualifié d’offre “low cost”. Bel effort de FT, qui selon son directeur pourrait représenter près de 15% des offres mobiles en France !

Des prévisions reluisantes auxquelles Stéphane Richard accorde du crédit uniquement pour son groupe. En ce qui concerne son tout nouveau concurrent sur le marché, Free, en revanche, il ne faut pas prendre les vessies pour des lanternes, prévient le boss de FT. Et d’enfoncer le clou:“quand j’entends des gens me dire que Free va, comme ça, moissonner dans les clients de Bouygues, SFR et les nôtres, des centaines de milliers de gens, je trouve que c’est une vision un peu naïve”.

Avec une entrée sur le mobile accompagnée d’offres à quelques euros, Xavier Niel risque de produire un “effet déceptif”, explique Stéphane Richard. Prévenant, il tient à mettre en garde les Français, en les invitant à ne pas s’attarder sur le tarif, mais sur le critère qualité/prix.

Le marché, ce n’est pas que question de prix. Le problème est: qu’est-ce qu’on a pour ce prix là ?
Je donne juste un conseil, si je peux me permettre, à tous les téléspectateurs. Quand il y aura toutes ces nouvelles offres, regardez ce qu’on vous offre pour ce prix là. Ne vous précipitez pas juste parce qu’il y a un prix qui paraît alléchant. Regardez quand même ce qu’on vous propose en terme d’heures de voix; ce qu’on vous propose en terme de SMS/MMS; ce qu’on vous propose en termes de data aussi.

(à 15′10 de son entretien)

Super pratiques les trucs et astuces conso de Stéphane Richard ! Prenez l’offre Sosh: sans les conseils de Stéphane, personne n’aurait vu les 10 mentions légales écrites en tout petit au bas de la promo du forfait. Avec Sosh, donc, on dispose d’un accès à Internet mais avec les “(3) usages P2P interdits” ou d’un certain volume de données en 3G rechargeable avec les (7) “pass internet 100Mo à 3€, 200Mo à 6€, 500Mo à 10€, valable 30 jours”. Bref, “quand il y aura toutes ces nouvelles offres, regardez ce qu’on vous offre pour ce prix là.”

Orange, partenaire de vos contenus

Après Deezer et Dailymotion, Orange annonce une poursuite de son offensive dans les contenus. De préférence ceux qui sont “vraiment prisés sur Internet”. Comprenez les vidéos, les jeux vidéo. Des services très fréquentés et particulièrement gourmands en bande passante. Oh wait !

Ceux-là même accusés par Orange de congestionner les infrastructures de réseau. En mai dernier, en plein bras de fer avec les éditeurs de contenu, Stéphane Richard déclarait à l’occasion de l’eG8:

Sans nous il n’y a pas d’Internet; sans nous, sans nos réseaux, il n’y a pas de Facebook, pas de Google. Tout ça n’est possible que parce que les opérateurs investissent pour construire les réseaux.

De menace pour les tuyaux du net, les sites deviennent donc une activité lucrative à laquelle les opérateurs ont tout intérêt à s’associer. La hache de guerre n’est néanmoins pas encore totalement enterrée, les opérateurs turbinant sec à Bruxelles afin que la Commission force les sites à financer les infrastructures. Mais voilà certainement “une polémique qui ne doit pas exister.”

Orange se dit donc “à l’affut” pour devenir “partenaires” des éditeurs de contenu à la mode. “Partenaires”, attention, et non pas “acteur directement dans le contenu”, tient à souligner Stéphane Richard. Autrement dit, pas d’incursion dans l’édition, houla non! A peine un rôle de facilitateur.

Prenez Deezer. Sur son forfait mobile Origami, Orange a aménagé une voie royale au service de streaming musical . Pour 5 euros de plus, l’abonné a le droit d’écouter tout le catalogue, sans que Deezer entre pour autant dans la limite de consommation de 500 Mo mensuel -fixée pour toutes les autres applications. Enfin de l’Internet illimité ! Enfin, de l’Internet, mais à la sauce Orange.

La crise rogne les marges

Un dernier mot sur la santé du groupe. En ces temps de chute, stress, ballotage, déprime, angoisse (et tout le toutim) des bourses mondiales, Stéphane Richard tient à le dire: “on n’a rien à voir avec la crise grecque. On n’a pas d’activités en Grèce.” Les clients et employés de FT n’ont pas de souci à se faire face à la crise financière.

D’autant plus que le groupe renforce ses positions en Europe (bizarrement son rôle en Tunisie, lui, n’a pas été mentionné), tout en “se mettant à l’abri pour une bonne année”. Le côté “auvergnat” de l’entreprise, confie Stéphane Richard.

Mais ce n’est pas la fête pour autant chez FT. Parce qu’en se tourneboulant, le monde, il vient menacer les marges des opérateurs. Et Stéphane Richard le dit: “moins on aura de marge, moins on investira”. Vous voilà prévenus.


Illustrations CC FlickR: miss_margaret, montage OWNI (CC FlickR: gpaumier, miri695, bryan hatcher)

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L’Élysée drague le numérique http://owni.fr/2011/04/27/cnn-une-utopie-seduisante/ http://owni.fr/2011/04/27/cnn-une-utopie-seduisante/#comments Wed, 27 Apr 2011 10:39:27 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=59286 Avertissement : contrairement aux Labs d’Hadopi, nous n’avons pas fait d’article en police de caractères Comic Sans MS sur le CNN : Nicolas Voisin, directeur de la publication d’OWNI, a en effet accepté d’y siéger. Il s’en explique dans “Hack the CNN”. La rédaction reste entièrement attachée à l’esprit d’indépendance qui la caractérise et tâchera, comme elle l’a toujours fait, de réaliser son travail dans une exigence de transparence et de rigueur. Bien à vous. /-)

Le dernier hybride politico-numérique est né ! Enfin presque, la gestation du CNN, acronyme aux accents anglophones pour “Conseil National du numérique”, arrive tout juste à terme, son officialisation devant s’opérer ce jour, à l’Élysée, aux alentours de midi.

Sur Internet, les commentateurs n’ont évidemment pas attendu le Palais pour se livrer à une inspection en règle du futur comité, dont la liste, comptant -pour le moment- 18 personnalités du réseau français, a déjà été détaillée sur de nombreux sites. Parmi elles, avant tout des “entreprenautes” (comprenez par là des gens qui sont et entrepreneurs, et sur Internet) tel le trio de “business angels” Marc Simoncini (Meetic), Xavier Niel (Free, entre autres) ou Gilles Babinet (le format musical MXP4) , des opérateurs (la brochette SFR, Orange, Bouygues, Free étant a priori présente) et des éditeurs de logiciels (Avanquest, Cegid).

La liste présentée par PCINpact le 23 avril dernier

”Afficher et assumer” l’orientation économique

L’orientation est donc particulièrement industrielle, tant dans la sélection du casting que dans les thèmes qui semblent se profiler. Lors d’un petit-déjeuner à l’Élysée il y a cinq jours, durant lequel Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec les candidats pressentis à la nomination au CNN, il semblerait que les discussions aient été dominées par des sujets exclusivement économiques. Face aux tentatives de certains d’aborder le concept de neutralité du net, le président aurait ainsi opposé un “connais pas” malheureux, quelques jours après la publication d’un rapport sur le sujet, notamment mené par la député Laure de la Raudière, également Secrétaire nationale en charge des nouveaux médias et du numérique au sein de l’UMP…

On nous reproche que le CNN soit trop industriel. Moi à l’inverse je valorise que cela soit axé entrepreneurs.

Pour Gilles Babinet, l’axe économique est intéressant dans la mesure où “jusque là, le niveau auquel les politiques ont placé Internet en France est lamentable.”

Tous ne sont pas aussi enthousiastes. Laure de la Raudière, dont la présence au sein du comité a également été évoquée, estime ainsi qu’en l’état, ”la liste dessine finalement davantage un conseil national de l’économie numérique.”

Ce n’est pas forcément une mauvaise idée en soi. Faire de la France un leader de l’économie numérique est une bonne chose. Mais il faut l’afficher et l’assumer.

La solution préconisée par certains est l’adoption du titre de “Conseil national de l’économie numérique” : une façon de ne pas avancer masqué et de coller à une représentativité finalement tronquée.

”Dès qu’on parle de quatre opérateurs, forcément, ça fait peur”

Mais plus que la cohorte des “anges du business”, c’est bien la présence des quatre gros opérateurs qui pose problème. ”Forcément, concède Laure de la Raudière, ça fait peur.” Pierre Kosciusko-Morizet, dont la réflexion a servi de socle à la constitution du CNN, regrette la sur-représentativité de ces grands groupes :

On leur donne bien trop de poids, ce qui n’est pas nécessaire. Il s’agit de très grosses sociétés, avec d’importants moyens de lobbying et un poids considérable dans le numérique.

Ce nouveau comité serait ainsi un porte-voix supplémentaire accordé à ces géants français des telco. Surprenant quand on sait que Nicolas Sarkozy soutenait le discours inverse dans le cas des majors, qui n’ont pas été conviées à la fête. “Ils ont déjà [mon] oreille” aurait il ainsi déclaré lors du brunch élyséen.

“Il est important de s’assurer que les autres membres sauront dire “non” s’ils essayent d’orienter le débat”, reprend PKM. Eviter que les telco ne phagocytent -encore?- cette instance de réflexion, tel est l’objectif que semble devoir se fixer les autres membres du CNN. ”Et ce n’est pas toujours évident quand on est une start-up et que l’on veut un certain trafic. Il est toujours valorisant de se voir en home d’Orange”, observe PKM.

Adieu monsieur l’internaute ?

Pour le président de PriceMinister, cette crainte est doublée d’un deuxième regret : celle de ne voir figurer aucun représentant des consommateurs au sein du CNN, ce qui avait pourtant été suggéré par le document de travail. S’il concède que les utilisateurs seront éventuellement consultés, ce qui fera ”peut-être l’affaire”, PKM prévient :

Il faut absolument écouter les consommateurs car ce sont eux les utilisateurs. Ils ne sont pas seulement des empêcheurs de tourner en rond.

Pour Nicolas Sarkozy pourtant, leur absence ne tient qu’à un argument, que les principaux intéressés sauront apprécier : ”c’est pour éviter que cela tourne à la foire d’empoigne.”

Une vision “caricaturale voire insultante” selon Edouard Barreiro, chargé de mission sur les technologies de l’information à l’UFC-Que Choisir :

C’est ridicule ! L’UFC est pourtant constructive sur les questions du numérique ! Preuve en est que les opérateurs nous suivent souvent sur certains sujets ! Ici, on ne pourra rien dire. Nous ou d’autres, comme la Quadrature du Net. On va nous consulter, nous écouter bien poliment, mais au final, le CNN tirera seul les conclusions. Et ce ne sera pas la première fois.

La Quadrature a d’ailleurs aussi pris ses distances avec le CNN, son porte-parole Jérémie Zimmermann dénonçant hier sur Twitter son manque de légitimité et parlant ce jour d’un véritable “écran de fumée”.

Même son de cloche courroucé du côté du Spiil, qui représente la presse en ligne, et qui ”regrette que ne figure parmi eux aucun représentant des organisations professionnelles reconnues, ni des citoyens utilisateurs du numérique et aucun élu de la nation”, taclant au passage le directeur de la publication d’OWNI, Nicolas Voisin, unique caution médiatique du conseil des sages.

”On est en train de créer un e-Medef”, alerte Edouard Barreiro. Et de poursuivre : ”toutes les orientations prises jusqu’alors décrédibilisent le CNN, avant même sa constitution”. Et l’économiste de regretter, comme d’autres, la disparition fin 2010 du Forum des droits sur Internet, chargé, déjà, de réfléchir aux problématiques du numérique, et au sein duquel on retrouvait de nombreux membres de la société civile.

Hacker de l’intérieur

Quel intérêt alors, à une énième instance de réflexion sur Internet ? Pour certains, c’est l’occasion de défendre une vision du réseau préservé au sein d’une institution reconnue et voulue par l’État. Quelques-uns d’entre eux n’ont pas hésité par le passé à s’élever contre les options prises par le pouvoir, sur le cas emblématique d’Hadopi notamment : Nicolas Voisin, Jean-Baptiste Descroix-Vernier et, en filigrane, Xavier Niel… Mais si la perspective d’un “hack de l’intérieur” est séduisante, peut-on réellement donner de la voix dans le giron de l’Élysée ? Plus encore, le CNN n’est-il pas la caution numérique de Nicolas Sarkozy à l’approche de 2012 ?

Pierre Kosciusko-Morizet modère le propos :

Si Nicolas Sarkozy dit qu’Hadopi et Loppsi auraient été gérées différemment en présence du CNN, et si c’est sa conviction profonde, c’est une excellente nouvelle. S’il pense que le CNN est un outil de campagne, alors je pense qu’il se trompe et que des gens suffisamment indépendants qui y siègent éviteront cela.

Même discours du côté de Gilles Babinet, qui croit “en les gens autour de la table”. “Des personnes de qualité, ajoute-il, prêtes à hurler si les choses ne se font pas.” L’entrepreneur, tout comme Nicolas Voisin, se dit déjà prêt à quitter le CNN si des décisions de l’Executif à contre-courant des idées défendues par le comité venaient à être adoptées.

En attendant, Nicolas Sarkozy aurait invité les membres du CNN à grossir leurs rangs, afin d’obtenir une instance “horizontale”, dont le fonctionnement s’éloignerait de celui d’un ministère à l’Économie numérique -particulièrement critiqué par le chef de l’État. Les noms de parlementaires, comme Laure de la Raudière évoquée plus haut et le sénateur UMP Bruno Retailleau circuleraient, ainsi que ceux de personnalités du monde de la culture, jusque-là évincé du conseil. Son président, dont le choix devait initialement échoir à Nicolas Sarkozy, sera finalement élu par les représentants du CNN, dont le nombre ne devrait pas excéder 25. Un chiffre bien trop important selon PKM, qui alarme sur le risque d’inefficacité de l’institution :

C’est dommage, ça dilue la responsabilité de chacun et ça va être très difficile que tout le monde soit présent à chaque réunion. Or il faut y assister, il faut y consacrer du temps. Plus il y a du monde, plus il sera difficile que l’instance soit prise au sérieux.

Note : le titre nous a gentiment été soufflé par Muriel Marland Militello, dans son papier sur la neutralité des réseaux, qualifiée donc “d’utopie séduisante”. Une expression qui a généré une vague mémique tout à fait hilarante.

Lire les autres articles de notre dossier :

Hack the CNN /-)

Pour un Internet “neutre et universel”

Illustration Flickr Attribution jonny2love

Une Marion Boucharlat à partir de Alex No Logo, téléchargez-la /-)

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http://owni.fr/2011/04/27/cnn-une-utopie-seduisante/feed/ 24